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La déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle est le trouble de développement le plus répandu, touchant 1 % à 3 % de la population générale (Société québécoise de la déficience intellectuelle, 2018). Dans le cadre de la semaine québécoise de la déficience intellectuelle (« DI »), ayant lieu du 15 au 21 mars 2020, L’Anonyme souhaite sensibiliser la population sur l’importance de l’éducation à la sexualité auprès de ces individus.

Les données sont préoccupantes :

  • Les enfants présentant une DI sont de 4 à 6 fois plus à risque d’être victimes d’agression sexuelle que ceux et celles n’ayant pas cette condition (Dion et al., 2012 ; Jones et al., 2012 ; Spencer et al., 2005 ; Sullivan et Knutson, 2000 ; Wissink et al., 2015).
  • À 18 ans, 40 à 70 % des femmes ayant une DI auraient déjà été victimes d’une agression sexuelle (Centre national d’information sur la violence dans la famille, 2009).
  • Une nette augmentation des situations d’exploitation sexuelle à l’égard des adolescent∙es présentant une déficience intellectuelle est observée (Ministère de la Sécurité publique, 2014).

En effet, plusieurs caractéristiques des personnes vivantes avec une DI exacerbent leur vulnérabilité à subir des violences. Elles présentent notamment des difficultés communicationnelles, de hauts niveaux de dépendance aux autres, une faible compréhension des relations interpersonnelles intimes, une capacité cognitive limitée face au jugement et à la compréhension d’une situation, en plus d’une volonté de se conformer aux désirs des autres. (Wilson et al., 2011 ; Dionne et Dupras, 2014 ; Beadle-Brown, Mansell, Cambridge, Milne, et Whelton 2010 ; Isler et al., 2009).

Étant soucieux d’offrir une éducation à la sexualité inclusive et de qualité, L’Anonyme a développé de nouvelles initiatives pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes présentant une DI. Par la mise en œuvre de ces projets dans les écoles et les organismes communautaires, il est souhaité de favoriser leur autonomie à reconnaître et à agir face à une situation d’abus, de violence ou d’exploitation sexuelle. Avec des outils et des activités adaptées à leurs capacités, il leur est possible d’acquérir des connaissances et des habiletés afin de leur permettre d’être mieux protégé∙es face aux différentes violences.

Et les résultats obtenus suite aux ateliers sont plus que positifs ! En effet, les participant∙es rencontré∙es lors des ateliers sont toujours très intéressé∙es par les thèmes abordés, évaluant que les activités réalisées suscitent leur réflexion et que cela leur permet d’apprendre. Les professionnel∙les, quant à eux, se disent plus à l’aise d’aborder la sexualité, que ce soit afin de discuter de comportements égalitaires, de violences ou de stratégies à adopter. Elles et ils remarquent aussi que les ateliers ont des impacts positifs sur les capacités des participant∙es à reconnaître et à adopter des stratégies afin de se protéger des violences.

À travers les ateliers, les participant∙es ont l’opportunité d’aborder la sexualité de manière positive et décomplexée, afin de comprendre qu’il s’agit d’un sujet aussi important et légitime que toutes les autres matières enseignées à l’école. Tout ceci, dans l’objectif d’ouvrir une discussion où toutes les questions sont permises et où la dénonciation est encouragée.