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Comment éviter la grossophobie avec la bienveillance sur les réseaux sociaux?

6 mai 2020 – Depuis le début de la pandémie, une quantité phénoménale de « blagues » imageant la prise de poids pendant le confinement se publient sur les réseaux sociaux. En cette Journée internationale sans diète, réfléchissons aux impacts que ce type d’images peut avoir, particulièrement dans le contexte actuel.

Associer le confinement à la prise de poids ou à l’obésité, c’est d’associer l’inactivité ou la paresse aux personnes obèses. Cette association, ancrée dans l’imaginaire collectif, est un préjugé qui conduit généralement à de la stigmatisation. Il provient des films, des publicités, des attitudes tolérées dans l’espace public et les médias. La personne grosse est souvent représentée comme une personne qui n’a aucun contrôle sur elle-même et son alimentation, assise sur son divan en se goinfrant de fast food. Alors que ça ne représente aucunement la réalité.

À l’inverse, la minceur n’est pas nécessairement synonyme de santé. Certain·es perdent du poids à la suite d’une dépression, d’une maladie, d’une séparation, d’un deuil ou encore d’un trouble alimentaire. Il serait donc préférable de ne jamais commenter les fluctuations de poids, car on n’en connait jamais vraiment la cause. Qui plus est, le fait de constamment glorifier la perte de poids sous-entend qu’une personne a de la valeur seulement si elle rapetisse son corps, ce qui perpétue la grossophobie. Il est également important de se rappeler qu’il est tout à fait normal que notre corps change au courant de la vie et que la santé ne s’interprète pas que par le poids, mais aussi par le bien-être mental et le plaisir. D’autre part, la santé d’une personne ne devrait pas être un critère pour mériter respect et dignité. Le fait de publier des « blagues » concernant la prise de poids sur les réseaux sociaux contribue au stigma et peut être très blessant pour notre entourage. Ce moment de crise mondiale est alors parfait pour entamer une réflexion sur notre propre grossophobie internalisée et pour se questionner à savoir d’où vient cette peur viscérale d’être gros·ses? Pourrions-nous être plus bienveillant·es envers l’apparence de notre corps et celle des autres?

À travers les ateliers sur le sexisme en ligne de notre projet « Se connecter à l’égalité », nous sensibilisons les jeunes à filtrer les informations partagées sur les réseaux sociaux, afin de diminuer les manifestations de discrimination. Un des outils pour y arriver est d’utiliser la technique des trois passoires : la vérité, la bonté et l’utilité. C’est-à-dire, est-ce que ce que je partage est vrai et fiable ? Est-ce que cela apporte quelque chose de positif ? Est-ce que c’est pertinent ? Ce sont toutes des questions importantes à se poser avant de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux. À l’inverse, nous vous invitons également à filtrer le contenu qui ne vous apporte pas de positif ou qui encourage la discrimination ou la stigmatisation.

Voici quelques suggestions de contenu intéressant, afin de pousser la réflexion un peu plus loin :

Vidéo créée par Rad* sur la culture pop et la grossophobie.
– Le podcast et le blogue : www.dixoctobre.com
– Comptes Instagram :
@lespiedsdanslesplats
@mtlfatbabesquad
@loounie
@nutrition.positive

Dispute équitable ou violence entre partenaires ?

Avec le confinement, on entend beaucoup parler de situations à risque pour les victimes de violence conjugale. On a souvent une image très extrême de ce que pourrait être une situation de violence au sein d’une relation, ce qui a pour conséquence que plusieurs personnes ne savent pas qu’elles sont victimes ou à l’inverse, qu’elles perpétuent de la violence. Depuis trois ans, L’Anonyme offre les ateliers du projet « Satellite » aux jeunes de 12 et 25 ans, concernant les relations amoureuses égalitaires. C’est dans cet atelier qu’est expliquée la différence entre une chicane et une situation de violence dans une relation amoureuse.

En résumé, une chicane est une situation pendant laquelle les partenaires expriment leurs sentiments et leurs désaccords pour connaître leurs limites. Malgré le fait qu’il puisse y avoir des manifestations de colère, les partenaires sentent qu’ils/elles peuvent s’exprimer librement, sans craindre une réaction violente de la part de l’autre ou avoir peur pour leur intégrité physique et/ou psychologique. Ce sentiment de sécurité résulte du fait que la discussion est égalitaire, empreinte d’une communication efficace et non violente.

À l’inverse, une situation de violence est inégalitaire, puisqu’un·e des partenaires prend le pouvoir sur l’autre. Cette prise de pouvoir peut s’exprimer notamment sous la forme de manipulation, de contrôle, de mensonges, d’insultes et de propos dégradants ou toutes autres formes de violence physique, psychologique, verbale, économique, sexuelle et/ou spirituelle. Les victimes vivent souvent des émotions telles que la peur, la honte ou encore, la culpabilité et vont avoir l’impression de marcher sur des œufs, ainsi que de devoir surveiller constamment leurs faits et gestes.

Il est primordial de se rappeler que nous sommes actuellement dans un contexte unique et imposé, qui amène son lot de stress, d’anxiété et d’irritabilité. Il est donc possible que le nombre de disputes augmente.

Voici quelques conseils pour qu’une chicane soit et demeure égalitaire :

  • Rester calme. Essayer de parler calmement, peu importe à quel point on ressent de la colère.
  • Ne pas accuser. Dans une situation frustrante, c’est mieux d’expliquer comment on se sent que de blâmer ou d’accuser.
  • Régler le problème. Il n’y a pas d’intérêt à commencer une dispute à moins de savoir ce qu’on souhaite en retire Il est important de nommer ses besoins et à l’inverse être capable d’admettre ses torts et de s’excuser. Cela peut faire une grande différence, plutôt que d’essayer de « gagner » ou d’avoir le dernier mot.
  • Prendre du recul. Quand la tension augmente, il peut être une bonne idée de prendre une pause. Suggérer aux partenaires d’en reparler à un autre moment. Il est important de respecter ce besoin exprimé par l’un∙e des partenaires, un peu de temps peut aider à se calmer et à donner de l’espace pour y réfléchir.

En tant que témoins de violence, vous avez le pouvoir d’agir et si vous pensez être dans une situation de violence, plusieurs ressources existent pour vous aider :

Tel-Jeunes : 1 (800) 263-2266   –  Site Web

SOS Violence conjugale : 1 (800) 363-9010   –  Site Web

Pro-GAM : (514) 270-8462   – Site web

Sécurité des collectivités/transport actif

En cette période d’isolement social, le gouvernement nous demande de limiter nos déplacements, tout en nous encourageant à sortir prendre l’air pour préserver notre santé physique et mentale. Évidemment, si vous êtes en isolement parce que vous êtes atteint∙es de la Covid-19 ou que vous présentez des symptômes, vous ne devez pas quitter votre domicile. Les personnes de plus de 70 ans peuvent aussi sortir prendre une marche, bien qu’on leur demande d’éviter d’aller dans les épiceries et les pharmacies.  Lors de vos sorties à l’extérieur, vous devez garder une distance de deux mètres avec les personnes que vous croisez. Les membres d’un même ménage peuvent toutefois rester les uns près des autres puisqu’ils se côtoient au quotidien. Il est donc normal que vous croisiez des familles rassemblées à l’extérieur – et il en existe de plus de 4 personnes! − n’appeler pas le 911 pour les dénoncer dans ce cas! Cependant, si vous êtes témoin d’un rassemblement suspect qui mettrait à risque la santé publique, vous pouvez faire un signalement en ligne au SPVM. Soyez bienveillant∙es avec les autres en cette période de crise, l’entraide permettra à tous et toutes de mieux surmonter cette période difficile! On le répète, on pratique la distanciation physique, ce qui ne nous empêche pas de nous sourire ou de nous saluer et au retour à la maison on se lave les mains!

Le vélo un moyen de transport à exploiter en temps de pandémie!

Le gouvernement du Québec a annoncé l’ajout des ateliers de réparation de vélos aux services essentiels maintenus. Faire du vélo peut être une façon de surmonter la crise actuelle en ayant un impact sur notre bien-être psychologique, en plus d’améliorer notre santé physique et de contribuer à la santé environnementale. Les règles sont les mêmes lorsqu’on se déplace à vélo, on doit garder nos distances avec les autres ; un minimum de 2 mètres, certaines études recommandent jusqu’à 5 mètres. Privilégier le vélo au lieu des transports en commun, nous permet d’éviter les contacts avec les surfaces réduisant ainsi les risques de contamination. C’est aussi une bonne activité à faire en famille. Donc, si vous vous ennuyez ou si vous devez vous déplacer en cette période de crise sanitaire, pensez au vélo!

Boutiques ouvertes dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve: Vélo Espresso, Atelier Tak, Boutique Vélomane, Marseille Bicycle, Cycle Lafontaine.

Articles à consulter

La déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle est le trouble de développement le plus répandu, touchant 1 % à 3 % de la population générale (Société québécoise de la déficience intellectuelle, 2018). Dans le cadre de la semaine québécoise de la déficience intellectuelle (« DI »), ayant lieu du 15 au 21 mars 2020, L’Anonyme souhaite sensibiliser la population sur l’importance de l’éducation à la sexualité auprès de ces individus.

Les données sont préoccupantes :

  • Les enfants présentant une DI sont de 4 à 6 fois plus à risque d’être victimes d’agression sexuelle que ceux et celles n’ayant pas cette condition (Dion et al., 2012 ; Jones et al., 2012 ; Spencer et al., 2005 ; Sullivan et Knutson, 2000 ; Wissink et al., 2015).
  • À 18 ans, 40 à 70 % des femmes ayant une DI auraient déjà été victimes d’une agression sexuelle (Centre national d’information sur la violence dans la famille, 2009).
  • Une nette augmentation des situations d’exploitation sexuelle à l’égard des adolescent∙es présentant une déficience intellectuelle est observée (Ministère de la Sécurité publique, 2014).

En effet, plusieurs caractéristiques des personnes vivantes avec une DI exacerbent leur vulnérabilité à subir des violences. Elles présentent notamment des difficultés communicationnelles, de hauts niveaux de dépendance aux autres, une faible compréhension des relations interpersonnelles intimes, une capacité cognitive limitée face au jugement et à la compréhension d’une situation, en plus d’une volonté de se conformer aux désirs des autres. (Wilson et al., 2011 ; Dionne et Dupras, 2014 ; Beadle-Brown, Mansell, Cambridge, Milne, et Whelton 2010 ; Isler et al., 2009).

Étant soucieux d’offrir une éducation à la sexualité inclusive et de qualité, L’Anonyme a développé de nouvelles initiatives pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes présentant une DI. Par la mise en œuvre de ces projets dans les écoles et les organismes communautaires, il est souhaité de favoriser leur autonomie à reconnaître et à agir face à une situation d’abus, de violence ou d’exploitation sexuelle. Avec des outils et des activités adaptées à leurs capacités, il leur est possible d’acquérir des connaissances et des habiletés afin de leur permettre d’être mieux protégé∙es face aux différentes violences.

Et les résultats obtenus suite aux ateliers sont plus que positifs ! En effet, les participant∙es rencontré∙es lors des ateliers sont toujours très intéressé∙es par les thèmes abordés, évaluant que les activités réalisées suscitent leur réflexion et que cela leur permet d’apprendre. Les professionnel∙les, quant à eux, se disent plus à l’aise d’aborder la sexualité, que ce soit afin de discuter de comportements égalitaires, de violences ou de stratégies à adopter. Elles et ils remarquent aussi que les ateliers ont des impacts positifs sur les capacités des participant∙es à reconnaître et à adopter des stratégies afin de se protéger des violences.

À travers les ateliers, les participant∙es ont l’opportunité d’aborder la sexualité de manière positive et décomplexée, afin de comprendre qu’il s’agit d’un sujet aussi important et légitime que toutes les autres matières enseignées à l’école. Tout ceci, dans l’objectif d’ouvrir une discussion où toutes les questions sont permises et où la dénonciation est encouragée.

COVID-19 – Prévention pour les personnes qui consomment des substances psychoactives

L’Anonyme a rassemblé plusieurs pistes de prévention tirées et adaptées de la Harm Reduction Coalition qui a fait un superbe travail pour adapter les mesures de prévention liées au coronavirus (COVID-19) pour les personnes qui consomment des drogues.

Reste informé·e!

  • Lave tes mains avant ou après la préparation de ta dose ainsi qu’un échange de substances ou d’argent : 20 secondes avec du savon sous l’eau courante ou avec un désinfectant à main (minimum 60 % d’alcool).
  • Évite la transmission par contact :
    • Évite le partage de matériel et prépare ta dose toi-même.
    • Dispose du matériel utilisé dans des bacs de récupération prévus à cet effet.
    • Nettoie les surfaces, les objets fréquemment utilisés et les emballages des substances avant et après utilisation ou échange (lingettes désinfectantes, alcool à minimum 70% ou eau de javel).
    • Utilise du matériel neuf lorsqu’il y a lieu et évite de toucher aux objets qui pourraient transmettre un virus ou une bactérie (ex.: embouts à pipes; intérieur des cups, filtres ou aiguilles si tu consommes par injection).
  • Prépare tes substances toi-même et sinon, demande à la personne qui les prépare si elle peut appliquer ces pratiques.
  • Prévois le matériel de protection nécessaire : L’accès à certaines ressources peut être restreint. Tu peux appeler l’autobus au 1 855 236-6700 pour avoir accès à du matériel de protection ainsi qu’à des trousses de naloxone et des tests de fentanyl. L’équipe pourra également récupérer ton matériel usé et te fournir des contenants sécuritaires.
  • Réduis les risques de surdoses : Il est possible que les services de santé soient davantage surchargés. Réduis tes risques de surdoses : diminue tes doses, teste tes substances, fréquente les SIS fixes, assure-toi qu’une personne puisse administrer de la naloxone au besoin et contacter les services d’urgence.
  • Minimise les risques lors de contacts sexuels :
    • Lavez vos mains avant et après les relations sexuelle. Si possible, prenez une douche ou lavez vous le visage.
    • Évitez les accolades, l’échange de fluides (baisers, salive, objets…) et l’insertion de doigts ou d’objets dans la bouche. Utilisez le port du condom, de digue dentaire ou de gants.
    • Considérez des alternatives (massage érotique, strip tease, positions qui minimisent le contact face à face, échanges virtuels).
    • Soyez ouvert·es à échanger sur vos préoccupations et respecter vos limites. N’insistez pas pour prendre des risques supplémentaires
    • Évitez les contacts si l’un·e d’entre vous a vécu ou été exposé·e à des symptômes ou à un cas de COVID-19 ou a séjourné hors Canada dans les 14 derniers jours.
  • Prévois ta médication et ta consommation :
    • N’oublie pas de prendre tes traitements de façon régulière et de contacter ton médecin au besoin. Les complications du virus peuvent être plus sévères lors de conditions médicales préexistantes (troubles respiratoires ou cardiovasculaires, diabète…). Si tu vis avec le VIH, assure-toi d’être assidu dans ta médication pour favoriser le maintien de ton système immunitaire.
    • N’hésite pas à demander à ton médecin si d’autres mesures sont possibles pour assurer un accès continu à tes prescriptions ou s’il a un plan d’urgence pour ses patients. Si tu prends de la morphine ou de la buprénorphine (Suboxone), demande-lui si vous pouvez faire un plan pour prévenir l’interruption des doses s’il y a lieu.
    • Prépare-toi à l’éventualité d’une rupture de stock et à un sevrage involontaire. Considère te prémunir d’un traitement alternatif, prévoir des provisions ou trouver d’autres sources d’approvisionnement. En cas de sevrage, certains médicaments peuvent atténuer les effets d’un sevrage d’opiacés (ex.: Ibuprofen, Pepto-Bismol, Imodium) : vérifie les indications avec un professionnel de la santé qui pourra aussi t’informer sur les interactions médicamenteuses.
    • Si tu changes de drogue de choix ou de fournisseur, n’oublie pas de redoubler de vigilance en lien avec les risques de surdoses, de commencer avec des plus petites doses et de te familiariser avec les risques et les effets.
    • Si tu fais des provisions de substances, demeure vigilant·e. Garder des plus grandes quantités de substances peut représenter des risques supplémentaires au niveau légal ou si une personne souhaite en prendre possession. Demeure vigilant, avoir confiance en son dealer n’est pas toujours garant de la fiabilité de la substance.
  • Si tu es malade :
    • Si tu présentes des symptômes de toux, fièvre ou détresse respiratoire et que tu as voyagé dans les derniers 14 jours à l’extérieur du pays, appelle la ligne désignée pour le coronavirus (COVID) au 1 877 644-4545. Évite les contacts en lieu public et avec d’autres personnes.
    • La ligne Info-Santé demeure active au 8-1-1 pour répondre à tes questions et référer aux cliniques ou à l’hôpital s’il y a lieu.
    • Plusieurs outils sont disponibles en ligne pour communiquer des informations relatives aux surdoses ou savoir comment utiliser la naloxone si tu as une trousse en ta possession.

    Sois prudent·e! 💙